Philippe La Ferrière
Philippe La Ferrière, « Le père Bridaine »
Philippe La Ferrière vers 1910 (coll. part.)
Souvenir de son séjour parisien de 1912-1913, l’Outremontmartre que Philippe La Ferrière (1891-1971) fonde dans la bourgeoise municipalité d’Outremont en 1913 ne connaît qu’une existence éphémère. Des soirées bien arrosées où les poèmes d’Alcools d’Apollinaire sont les bienvenus, où l’on déclame Les Soliloques du Pauvre de Jehan Rictus et où l’on chante Nini peau d’chien d’Aristide Bruant, un lieu où des modèles féminins posent pour l’artiste La Ferrière qui rêve de devenir peintre, tout cela alerte un voisinage bien-pensant – et la police. C’est à ce moment que le grenier du 22, rue Notre-Dame Est accueille La Ferrière et ses comparses.
Caricaturiste davantage que peintre, poète en prose tout autant que journaliste, La Ferrière illustre les périodiques des Casoars, L’Escholier et La Bataille, où il publie ses textes sous le nom de Phil d’Auray (ou d’Aurez). De plus, on le remarque pour sa faconde qui le fait surnommer « le père Bridaine », du nom de ce missionnaire célèbre pour ses inspirations verbales.
Lors de la Première Guerre, il s’engage, mais il est réformé. Après avoir travaillé au Nouvelliste de Trois-Rivières, il ouvre, en 1933, à Québec, une librairie-galerie où il expose Rodolphe Duguay, Francesco Iacurto, Marc-Aurèle Fortin, et autres. Il participe à la fondation de l’hebdomadaire Le Progrès de Québec. Il revint à Montréal comme directeur de la bibliothèque Saint-Sulpice et sera président de la Société historique de Montréal.
Il a lui-même illustré ses deux recueils de nouvelles, La Rue des Forges (1932) et Philtres et poisons (1954, avec une préface d’Alain Grandbois), ainsi que son sketch radiophonique Le Démon (1953).
Philippe La Ferrière se représentant en reporter (La Rue des Forges, 1932).
Philippe La Ferrière, bandeau pour L’Escholier (1915).
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