Roger Maillet
Roger Maillet, « le Vibrion sceptique »
Roger Maillet en tenue militaire en 1917 (fonds Philippe Panneton, ANQ Trois-Rivières).
De toute sa vie, Roger Maillet (1896-1960) ne revendiqua jamais qu’un seul titre de gloire littéraire, soit « la fondation de l’Arche, qui siégeait (parfois sans sièges) sous les combles… » (Anthologie des poètes canadiens, 1920, p. 299). En effet, en tant que découvreur du grenier-atelier de la rue Notre-Dame qu’il a baptisé L’Arche, on lui confère, au sein de l’auguste assemblée des Casoars, le titre de « patriarche », et c’est lui qui préside au rite d’initiation des nouveaux membres – qui ne dépasseront pas le nombre de onze.
Une des actions les plus originales de Maillet fut l’incinération du béret universitaire, en novembre 1915, avec costumes, chants et chars allégoriques. Ces obsèques d’un genre inédit drainèrent une énorme foule d’étudiants jusqu’au monument George-Étienne Cartier, au pied du mont Royal, lieu de l’inhumation. La Ferrière, Barbeau et Ubald Paquin furent les orateurs sacrés de cette liturgie estudiantine.
Poète en prose, en vers libres et en vers réguliers sous le nom de Baptiste (ou Claude) Parasol, feuilletoniste, critique d’art et de littérature, Maillet s’exerce à un style imagé, assaisonné d’humour funambulesque, dans les pages de L’Escholier, du Pays et du Matin. Il peint volontiers des toiles cubistes et fait de la gravure sur linoléum. Engagé volontaire en 1916, il passe de l’artillerie au Royal Flying Corps. Il prend part aux batailles victorieuses d’Amiens et d’Ypres.
Rentré au Québec en juillet 1919 avec le grade de lieutenant honoraire, il sera promu colonel. Nostalgique de la période de L’Arche, c’est dans ce vaste atelier que, le 13 novembre 1920, il fête son enterrement de vie de garçon par une soirée monstre. Trois jours plus tard, il épouse Corinne Dupuis, fille de Narcisse Dupuis, un des directeurs de la maison Dupuis Frères.
Umberto Bruni, Ex-libris de Roger Maillet pour son domaine de l’Île Perrot, pour lequel il s’était réservé l’exclusivité du nom de L’Arche (archives CRALA)
En 1926, il fonde Le Petit Journal et, en 1937 il confie à Édouard Chauvin la création de Photo-Journal. En souvenir des beaux jours de sa jeunesse, il baptise du nom de L’Arche sa vaste propriété de l’Île Perrot. Là, en 1953, avec l’aide d’anciens Casoars, il fonde le Musée historique de l’île Perrot, devenu le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges.
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