Peintres de la Montée Saint-Michel 

Narcisse Poirier

Narcisse Poirier, vers 1920 (Toil’etta, 1er octobre 1922).

C’est dans l’église de sa paroisse de Saint-Félix-de-Valois, dans Lanaudière, que Narcisse Poirier (1883-1984), adolescent, a la révélation de sa vocation d’artiste en voyant à l’œuvre des peintres décorateurs. Peu intéressé aux travaux de la ferme, il quitte son patelin à seize ans et vient à Montréal et s’inscrit aux cours de dessin du CAM. Particulièrement lié avec Joseph Jutras, c’est avec lui qu’il fréquente la Montée Saint-Michel, de même que les alentours de la métropole. S’il prend des cours de peinture de Georges Delfosse (1869-1939), Poirier suivra aussi les cours de peinture en plein air de Maurice Cullen (1866-1934), fera quelques travaux pour Suzor-Côté (1869-1937) et pour le décorateur d’églises Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946). En 1921, en compagnie de Rodolphe Duguay (1891-1973), il part étudier la peinture à Paris. Après avoir visité l’Italie et l’Angleterre, il revient au pays en 1922.

Lui et O.-A. Léger sont les deux peintres du groupe de la Montée à avoir fait le voyage d’Europe. C’est surtout avec Joseph Jutras que Poirier peint un peu partout à Montréal et dans les environs. Prolifique, il expose chaque année à l’AAM de 1912 à 1937. La Bibliothèque Saint-Sulpice l’accueille à plusieurs reprises, de même que diverses galeries, après quoi il expose surtout chez lui. Il s’est spécialisé dans les natures mortes, les paysages des Laurentides et a multiplié les vues de son séjour en Europe.

Narcisse Poirier, Étude (Rome), 1921, huile sur toile, 15 x 19,5 cm (coll. Gervais Tremblay).

Œuvres de Narcisse Poirier

La Ferme Laurin

Huile sur bois, 20 x 25,5 cm (coll. Éric G. Sigouin).

D’après l’inscription au dos, cette esquisse aux teintes automnales a été offerte par Narcisse Poirier à son fidèle compagnon de plein air, Joseph Jutras. Outre celle-ci qui constitue l’emblème du groupe, Narcisse Poirier a représenté diverses scènes de la Montée Saint-Michel, en privilégiant le crayon de couleur. 

Côte Saint-Michel

1930, huile sur carton, 27 x 35 cm (coll. Pierre D. Ménard).

Moins agreste aujourd’hui, le chemin de la Côte Saint-Michel est devenu le boulevard Crémazie. Les perches posées contre la meule servaient à la maintenir en cours de montage. La pièce qui la recouvre semble destinée à la protéger des infiltrations éventuelles de la pluie. Quant aux poules, qui reviennent sans cesse dans les compositions de Poirier, elles sont un souvenir d’enfance : elles auraient été le premier sujet dessiné par le futur artiste…

Cabane à sucre

Pastel sur papier marouflé, 31 x 38 cm (coll. part.)

Le pastel a été un des médiums préférés de Poirier, et l’érablière, scène typique de la peinture québécoise, revient souvent dans sa production. D’une même scène, l’artiste pouvait tirer plusieurs tableaux, en en redistribuant les éléments. C’est ce qu’il a fait avec cette cabane à sucre qu’on observe ici en fin d’après-midi, et qu’il a reprise dans différents formats et à différents moments du jour. L’activité, autour du bâtiment, se résume à la cueillette de l’eau d’érable, tandis qu’un enfant, lui, semble davantage occupé à s’amuser avec de la neige…

Nature morte à la cruche en cuivre

Huile sur toile, 51 x 61 cm (coll. Suzanne et Hubert van Gijseghem).

Avec Martel, mais plus encore que lui, Poirier est un spécialiste de la nature morte. À partir de sa première participation au salon de l’AAM en 1912, il ne cessera d’exposer des natures mortes d’une grande variété, lesquelles feront sa renommée. Dans l’intimité, Narcisse Poirier était un homme du silence qui préférait laisser la parole aux objets et aux choses qui l’entouraient. Avec ses natures mortes, Poirier procédait souvent comme avec ses scènes d’extérieur : il en arrangeait différemment les mêmes éléments, tout en y apportant de multiples variantes.

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