Peintres de la Montée Saint-Michel 

Jean-Onésime Legault

J.-O. Legault, autoportrait photographique dans son atelier de la rue Alma, vers 1920 (archives privées)

Jean-Onésime Legault (1882-1944) a été un des premiers à suivre Ernest Aubin à la Montée Saint-Michel, au cours de l’hiver 1907-1908, avant même que ne soit fondé le groupe. Il lui était facile de se rendre sur les lieux, car il habitait non loin, rue Alma, près de la rue Saint-Zotique. Inscrit au CAM en 1901 en architecture, il passe l’année suivante en classe de dessin et poursuivra sa formation jusqu’en 1909. C’est au CAM qu’il rencontre Onésime-Aimé Léger avec qui il va peindre quelquefois au Domaine Saint-Sulpice, leur atelier à ciel ouvert, mais dont il partagera aussi l’atelier personnel, rue de Bleury, précédemment occupé par le photographe Notman et par le peintre Joseph Saint-Charles.

Tous deux sont attirés par le mouvement symboliste dont maintes traces se retrouvent dans leurs œuvres. Publiciste multiforme, Legault est aussi photographe et s’inscrit dans la veine pictorialiste, qui considère la photographie comme un art à part entière. Il gagne aussi sa vie en étant portraitiste à l’huile, à l’aquarelle et au crayon. L’étude du nu à la sanguine et au fusain occupe une place importante dans sa production. Au cours des dix dernières années de sa vie, il revient au paysage à l’huile et peint dans divers coins du Québec ainsi que dans les alentours de Montréal, sans délaisser la Montée Saint-Michel. La galerie L’Art français exposait ses œuvres.

 

 

J.-O. Legault, J. O. Legault Portraitiste, imprimé, 8 x 5,2 cm (coll. part.)

Œuvres de Jean-Onésime Legault

Montée Saint-Michel

1907, huile sur carton, 9,1 x 15 cm (coll. part.)

La pratique de la pochade était commune à tout le groupe de la Montée. Datée de 1907, celle-ci fut peinte par Legault lors d’une de ses premières excursions en compagnie d’Aubin, peut-être à la fin de novembre, au moment d’une des premières neiges, avant les grands froids, car l’eau du ruisseau n’est pas encore gelée et les arbres portent des traces de feuillages.

Vue du fleuve

1939, huile sur toile marouflée, 25,8 x 36,4 cm (coll. part).

Le port de Montréal, vu de l’île Sainte-Hélène, avec, dans sa partie ouest, ses silos à grains, ses cheminées d’usines et quelque navire marchand amarré, déploie ses activités industrielles et mêle ses fumées aux lourdes vapeurs du ciel. Dès 1919, Ernest Aubin avait commencé à fréquenter le port, en compagnie de Joseph Jutras et Élisée Martel.

Parc

 Vers 1915,  épreuve photographique à la gomme bichromatée, 16,6 x 11,7 cm (coll. part.) 

Sites naturels et parfois urbains, coins d’atelier, portraits d’amis, autoportraits, scènes de la vie familiale, tableaux vivants, stéréogrammes, photographies retravaillées par des retouches, recomposées par des superpositions de négatifs et avec des tirages précieux sur papiers préparés de manière artisanale, l’œuvre photographique de Legault, à la fois réaliste et imaginaire, est porteuse de sens multiples et dénote un fort goût pour l’expérimentation.

Modèle masculin debout, vu de dos, tenant un panneau

1939, mine de plomb, 63,7 x 48,5 cm (coll. Musée des beaux-arts de Montréal, don de Gaëtan et Jocelyne Dorion, photo MBAM, Christine Guest).

Le coup de crayon de Legault est léger et sûr, délicat et nuancé, et laisse émaner la chaleur vivante du modèle. Ses nus, masculins et féminins, abondent et sont surtout des nus d’atelier. Pas ou peu d’accessoires environnent ces modèles afin de ne pas distraire le spectateur. Ce nu fut exécuté dans la classe d’Edmond Dyonnet à l’AAM.

Adresse

8146, rue Saint-Gérard, Montréal

Québec, Canada

H2P 2C7

Téléphone

514-288-0209

514-273-8613

Courriel

crala@atelierlarchemontreal.ca